« De la tige à la fleur »
- Rox B.
- 18 juin
- 4 min de lecture
Une collaboration avec l’autrice Émilie Lavigne
Poème : Elles n’en demeurent pas moins © 2022
« Ce cœur qui s’étiole doucement, jadis, peut-être un feu de joie… »
À partir de ce poème fort et sensible sur le vieillissement, la mémoire et la beauté des traces du temps, j’ai créé une œuvre qui mêle lumière, texture et délicatesse.
Voici la page Facebook menant directement vers le projet
« Un pas dans ta brume » d’Émilie Lavigne : https://www.facebook.com/unpasdanstabrume/

Dans un monde où l’on célèbre trop souvent l’éclat du présent, cette œuvre rappelle que chaque fleur conserve sa valeur, même lorsque fanée. Sur un fond dégradé évoquant le passage du temps — du rose de l’aube à la noirceur de la terre brûlée — une fleur de lotus émerge en feu sacré, brûlant de beauté et de mémoire.
Elle incarne toutes les femmes : jeunes ou vieillissantes, fortes ou vulnérables, en pleine floraison ou marquées par la vie. Le feu n’est pas destructeur ici : il est mémoire, transformation, transcendance.
Les mots d’Émilie Lavigne, en écho à l’image, rendent hommage à ces corps, ces cœurs, ces mains usées, porteurs d’humanité et de grandeur discrète. L’œuvre entière devient un chant de respect envers celles qu’on oublie trop vite, mais qui "n’en demeurent pas moins fleurs".
Style artistique
Expressionnisme symboliste contemporain : L’œuvre adopte un style expressif, intuitif et métaphorique, à la croisée de l'expressionnisme et du symbolisme. On sent la main de l’artiste qui ne cherche pas à imiter la réalité, mais à la transcender. L’émotion prime sur la forme fidèle. Les textures visibles, les couleurs intenses et le feu stylisé traduisent une volonté de raconter une histoire intérieure, incarnée dans une fleur en mutation.
Techniques mixtes : Les effets de matière, les superpositions chromatiques et la transition texturée entre ciel et sol suggèrent l’usage de médiums variés (acrylique, peut-être pâte de texture ou médium gel). Cela confère à l’œuvre une profondeur tactile : le spectateur est invité à ressentir autant qu’à regarder.
Analyse symbolique et narrative
La fleur centrale en feu – le cœur de l’œuvre
La fleur, vraisemblablement un lotus, est au sommet d'une longue tige sinueuse. Elle est en flammes, mais ce feu ne détruit pas : il éclaire, il transmute. Le feu ici n’est pas la fin, mais le moteur d’une transformation intérieure.
Le lotus, symbole universel de renaissance, d’éveil et de pureté née de la boue, incarne dans cette œuvre la femme dans toutes ses phases : belle, marquée, vibrante, courageuse.
Le feu qui embrase les pétales évoque :
Le feu de la vie qui continue même dans la vieillesse.
Le feu intérieur des femmes, leur puissance, leur capacité de résilience.
L’hommage brûlant à celles qu’on oublie trop vite, alors qu’elles sont les piliers du monde.
Ce feu illustre parfaitement les paroles du poème :
« Ce cœur qui s’étiole doucement, jadis, peut-être un feu de joie… »
La tige sinueuse – le chemin de vie
La tige semble danser entre les feuilles, tortueuse mais droite, traversant des zones d’ombre et de lumière. Elle est le fil de la vie, le chemin du corps, la colonne vertébrale des épreuves.
Son élévation représente :
La croissance malgré l’adversité,
Le cycle féminin : naissance, maturité, vieillesse,
L’histoire invisible que chaque femme porte en elle, souvent ignorée des regards.
Les jeunes pousses en feu – la transmission
À la base, plusieurs jeunes pousses émergent du sol noir, elles aussi en feu. Ces bourgeons enflammés sont les générations à venir, nourries par les braises des femmes d’avant.
Ils incarnent :
La transmission : « Derrière chaque personne qui te plaît, y’a une valeureuse qui l’a portée »
La continuation de la mémoire féminine, comme un flambeau passé de main en main
Une belle métaphore de la maternité et du legs émotionnel ou spirituel
Le fond coloré – le passage du temps
Le dégradé du ciel (du rose au jaune, puis au bleu ciel) et le sol noir forment une ligne de vie :
Le rose doux du haut symbolise l’innocence, la jeunesse, l’amour
Le jaune : la vitalité, la maturité, la lumière de l’apogée
Le bleu pâle : la sagesse, la vieillesse, le détachement
Le sol noir texturé : la mort, le passé, les épreuves, mais aussi le terreau fertile de la mémoire
Le tout forme un cercle poétique du vivant, un cycle : de la terre à la lumière, du feuillage au souvenir, de la naissance au respect.
Résonance avec le poème d’Émilie Lavigne
L’image vient incarner puissamment le texte, dans un dialogue où chaque élément pictural devient un vers :
"C’est facile d’admirer une fleur à son apogée" → La fleur embrasée mais intacte, toujours magnifique.
"Mais toi, tu les regardes, et toi, tu ris encore…" → L’invitation à une vision plus sage, plus aimante, plus juste.
"De semence à la tige, de la tige à la fleur, de la fleur à la sécheresse…" → Le cycle visuel parfaitement illustré dans l’organisation verticale de l’œuvre.
"La fleur séchée est aussi belle que la jeune immortelle" → La flamme devient l’ultime lumière, plus forte que le flétrissement.
Conclusion
"De la tige à la fleur" est une œuvre initiatique, à la fois hommage, rituel et miroir. Elle dit ce que trop souvent on tait : que les femmes restent entières, dignes, splendides, même lorsque la vie les a transformées.
C’est une ode à la vieillesse assumée, au courage silencieux, au feu sacré qui ne meurt jamais.
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